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sábado, 20 de agosto de 2016

Aucán Huilcaman: “Le Ministère Public doit des excuses au peuple mapuche"


11 août 2016

Aucán Huilcaman: “Le Ministère Public doit des excuses au peuple mapuche"

Le dirigeant du Conseil de Toutes les Terres a eu un entretien exclusif avec El Ciudadano à propos du déroulement de l'affaire Luchsinger Mackay.

EL CIUDADANO

Le dirigeant historique du Conseil de Toutes les Terres (CTT) Aucan Huilcaman a une opinion claire sur le rôle que joue le Ministère Public dans le déroulement du cas Luchsinger Mackay, dont l'enquête s'est transformée en une scène brutale de criminalisation du peuple mapuche. Aucan Huilcaman, lors de son entretien avec El Ciudadano, a dénoncé les pressions politiques, la victimisation des organismes de l'Etat et la revendication des droits ancestraux du peuple originaire.

E.C. - Le Ministère Public a accusé les avocats d'hostilité, cet argument est valide ?

A.H. - L'affaire Luchsinger Mackay vient confirmer de manière concrète le manque de preuves du Ministère Public, et rend compte que cet organisme agit politiquement. Il semble que ce fut la dernière opération politique qu'a réalisée l'ex-ministre de l'intérieur, Jorge Burgos, en faisant pression sur le Ministère Public pour obtenir n'importe quel type de résultats, comprenant la détention indiscriminée de personnes qui n'ont absolument eu aucun type de participation dans les faits qu'on leur impute, comme c'est le cas de la machi Francisca Linconao.


On a remarqué que le Ministère Public se pose à tel point en victime en qualifiant les défenseurs d'hostiles face à tout le procès mais il me semble que ce n'est pas le cas. Le Ministère Public se pose en victime simplement dans le but d'occulter son inefficacité et d'occulter la faute de preuves sérieuses ou évidentes dont il dispose pour imputer une responsabilité si grave dans le cas Luchsinger Mackay. En fait il va arriver exactement ce qui s'est passé avec Felipe Duran qui a été absous à l'unanimité par faute de preuves, et dans ce cas nous voyons le même scénario, celui qui sans doute met le Ministère Public dans un contexte très compliqué.

De plus la Juge de Garantie, Sra María Teresa Villagrán s'est déclarée incompétente pour la même affaire...

C'est une faute de courage de sa part. Il me semble qu'utiliser le concept de ressentiment est hors sujet dans un procès judiciaire alors que les parties sont à égalité de conditions, car l'essentiel que montre la juge c'est sa mission de présider les audiences qui a correspondu à ce cas. Le ressentiment n'a pas de capacité dans la sphère des procès judiciaires, le ressentiment a un sens dans d'autres sphères de la coexistence sociale.


Nous sommes face à une faute de rigueur de la part du Ministère Public d'un côté et de l'autre, le Tribunal de Garantie a eu peu d'exigence à différents moments où le Ministère Public aurait dû présenter des preuves convaincantes et il ne l'a pas fait. Cependant, il n'a pas mis de condition, car le Tribunal a la faculté d'exiger que les preuves soient effectivement réelles. Mme Villagran s'est lavé les mains après avoir commis une négligence dans le cadre de sa fonction.

E.C. - Pouvons-nous faire confiance à l'absolution des inculpés ?

A.H. - Cette affaire doit se terminer le plus tôt possible et on doit réaliser le procès de façon équitable car le Ministère Public est en train de juger des personnes mapuche, en définitive le Ministère Public est en train de commettre des abus et des irrégularités dans le cadre de sa fonction et le plus lamentable c'est que la loi lui permet toutes ces possibilités et ambiguïtés juridiques.

Nous rappelons que l'unique pièce clé aujourd'hui s'est rétractée formellement au tribunal parce que la déclaration de José Peralino est extrajudiciaire, dans laquelle il a impliqué ces dix personnes, mais au moment où l'audience allait se dérouler, ce témoin s'est absolument rétracté sur tout car sa confession a été obtenue par la force et le mensonge pour inculper 11 personnes, c'est pourquoi j'insiste : cela a pu être le dernier coup de l'ex ministre de l'intérieur, Jorge Burgos, pour criminaliser la lutte pour la revendication de la terre et l'autodétermination mapuche.


Le ministère public est lamentablement l'objet de pression politique, il faut se rappeler que la semaine passée le ministre Mahmud Aleuy a réuni tous les procureurs du sud à Concepcion pour élaborer des stratégies de persécution, il est donc évident qu'il existe une pression derrière pour qu'ils agissent. De plus, malheureusement, les procureurs régionaux sont toujours en train de faire une carrière politique car leurs fonctions les mènent à une carrière politique, c'est ainsi que pratiquement cette fonction contamine et affecte les droits du peuple mapuche. J'espère que si les "comuneros" finissent par être absous (car c'est ainsi que ça va arriver), je crois que le Ministère Public doit des excuses au peuple mapuche pour sa participation comme instrument politique de répression plus que de persécution aux délits, avec le but de maintenir la doctrine de négation des droits des peuples originaires.


Además, lamentablemente los fiscales regionales siempre están haciendo carrera política porque sus cargos se deben a una carrera política, así que prácticamente esta función contamina y afecta los derechos del pueblo mapuche. Espero que si los comuneros resultan absueltos (porque así va a ser), creo que Fiscalía debe pedir disculpas al pueblo mapuche por participar como instrumento político de represión más que persecución a los delitos, con el objeto de mantener la doctrina de la negación a los derechos de los pueblos originarios.

Catalina Hernández

Traducciòn Frances: Terre et Liberté Wallmapu

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